Maladie de peau qui peut être très invalidante, la maladie de Verneuil touche certaines zones spécifiques du corps. Dans le domaine digestif, elle est à l’origine de suppurations ano-périnéales dont l’origine est parfois difficile à déterminer. Le seul traitement efficace est chirurgical.
La maladie de Verneuil en bref
La maladie de Verneuil est une inflammation de la peau, chronique et suppurante, localisée aux zones corporelles où se trouvent les glandes apocrines : aisselles, plis de l’aine, région ano-périnéale, mamelons, arrière des oreilles. L’origine de cette maladie, non contagieuse, reste mal connue. Elle atteint environ 1% de la population mondiale.
Ses premiers signes apparaissent après la puberté. Au commencement de la maladie, un nodule dur, à la teinte violacée, apparaît dans la profondeur de la peau. Au fil du temps, il se met à suppurer et, dans certains cas, à former des abcès qui, quand ils rompent, laissent un « trou » suppurant puis une cicatrice formant des bourrelets en forme de pattes de crabe. A un stade plus avancé de la maladie, les lésions se multiplient et la suppuration s’étend sur une plus grande surface de peau, formant un réseau de lésions plus ou moins anciennes et plus ou moins suppurantes.
Le diagnostic est souvent fait à un stade avancé car les signes sont alors plus évidents.
La maladie peut être limitée ou, à l’inverse, s’étendre au point de devenir handicapante et de provoquer des fistules en raison de l’infection.
Une suppuration ano-périnéale qui ne communique pas avec le canal anal, l’existence de cicatrices présentant un aspect en « pattes de crabe » et l’association avec d’autres lésions semblables au niveau des oreilles ou des aisselles doivent faire évoquer le diagnostic.
Quel est le traitement de la maladie de Verneuil ?
Le traitement est variable selon le stade de la maladie et ses manifestations.
Le traitement médicamenteux
Aucun traitement médicamenteux ne permet une guérison. Dans les formes légères ou intermittentes, des antibiotiques peuvent être prescrits, sans toutefois que les résultats en aient été évalués.
Dans les formes plus sévères, une antibiothérapie par voie intra veineuse peut être proposée pour une période de six mois entrainant une amélioration significative face à la maladie.
D’autres médicaments plus lourds sont actuellement en cours d’expérimentation.
Le traitement chirurgical
La chirurgie devient nécessaire quand des fistules se forment, c’est-à-dire des sortes de canaux par lesquels l’infection circule. Dans ce cas, trois modalités sont possibles.
- Chirurgie limitée : les abcès sont incisés et drainés. Ce geste n’empêche pas les récidives.
- Marsupialisation : au bistouri ou au laser, le chirurgien « ouvre » les fistules, sous anesthésie locale. Cette technique est réservée aux formes modérées et peu étendues. Elle permet une cicatrisation rapide.
- Exérèse large et profonde, au-delà des follicules pileux, pour les cas les plus étendus : sous anesthésie générale, tout le tissu malade est retiré, en bloc, en profondeur, ainsi que les glandes apocrines. La cicatrisation est dirigée, c’est-à-dire que la plaie est laissée ouverte pour une cicatrisation qui prendra plusieurs mois. Des greffes de peau sont ensuite possibles, en fonction de la localisation.