Les hémorroïdes : causes et traitement

Les symptômes liés aux hémorroïdes sont courants et gênants, bien que bénins : comment se manifeste la maladie hémorroïdaire, quels sont ses symptômes et quel est le traitement possible ? Tous les détails ci-dessous.

Définition des hémorroïdes


 

Les hémorroïdes sont des veines qui forment des coussinets au niveau du canal anal, dont le rôle est d’assurer la continence anale fine. On distingue les hémorroïdes externes, localisés sous la peau autour de l’anus, et les hémorroïdes internes, localisés à l’intérieur du canal anal.

Les hémorroïdes peuvent devenir pathologiques et s’hypertrophier dans le cas d’un mauvais retour veineux : il s’agit de la pathologie hémorroïdaire.

Cette pathologie proctologique est très fréquente. Elle atteint plus d’un adulte sur 2 au moins une fois au cours de sa vie. Elle est à l’origine de douleurs, de prolapsus (boule rouge) et de saignements.

Elle se distingue de la thrombose hémorroïdaire, présentant des douleurs brutales et une tuméfaction bleutée. Si le malade n’est pas soulagé avec le traitement médical en 24 à 48 heures, on peut proposer un geste chirurgical local.

L’évolution de la pathologie est variable selon les patients. Pour prévenir les poussées aiguës, il convient de suivre un régime alimentaire équilibré et d’éviter la consommation d’aliments très épicés et d’alcool.

 

Hémorroïdes : symptômes et causes


 

Outre le facteur héréditaire, il existe de nombreuses causes d’hypertrophie des hémorroïdes : le mode de vie (alimentation épicée, sédentarité, consommation d’alcool, etc.), des efforts trop poussés notamment dans le cas d’une constipation, le relâchement des tissus lié à l’âge, ou encore la grossesse et l’accouchement.

 

Les symptômes les plus fréquents des hémorroïdes sont l’existence d’un prolapsus (boule) au niveau de l’anus, des réctorragies (saignements), et une douleur à type de pesanteur anale accentuée lors du passage des selles et s’étalant sur 2 à 4 jours. Parfois, on retrouve des suintements, responsables de démangeaisons.

 

Hémorroïdes : traitement


 

Le traitement médical des hémorroïdes est à base d’antalgiques et d’anti-inflammatoires afin de calmer les douleurs. La prise de laxatifs permet de réduire la constipation. En cas de crise aiguë, des médicaments veinotoniques peuvent être pris sur une courte durée (1 à 2 semaines), afin de limiter la dilatation veineuse, ainsi que des traitements locaux (pommades, suppositoires, etc.) afin de diminuer l’œdème et de protéger la paroi de l’anus.

 

En cas de symptômes invalidants ou bien d’hémorroïdes à répétition, une intervention chirurgicale est recommandée.

 

Opération : déroulement

 

Suivant le type de pathologie hémorroïdaire, différentes interventions chirurgicales peuvent être proposées, telles que :

 

  • L’ablation des hémorroïdes (intervention de Milligan Morgan) consiste à réaliser une exérèse des paquets hémorroïdaires (externe et interne). Celle-ci permet de réduire considérablement le risque de récidive et présente rarement de complications postopératoires ; son inconvénient est un temps de cicatrisation d’environ 4 à 6 semaines et des douleurs postopératoires qui durent assez longtemps.

 

  • L’anopexie (hémorroïdopexie selon Longo) suit le même principe que l’intervention précédente, tout en conservant les hémorroïdes internes. Malgré un taux de récidive plus élevé, celle-ci offre des suites opératoires plus simples et une reprise d’activité plus rapide ;

 

  • La ligature des artères hémorroïdales sous doppler associée à une mucopexie anale (THD) consiste à ligaturer les artères à destinée hémorroïdale afin de réduire le flux sanguin dans cette zone et de plicaturer la muqueuse recto anale pour enrayer la sortie des veines hémorroîdaire à l’extérieur de l’anus. Celle-ci est moins douloureuse que l’hémorroîdectomie, mais présente un taux de récidive plus important.
  • Le traitement par radiofréquence des hémorroïdes (Rafaelo) est une nouvelle technique qui permet de provoquer la coagulation du sang au sein de l’hémorroïde et de détruire la paroi de la veine qui s’atrophie en quelques semaines. Cette technique est peu douloureuse et parait prometteuse mais nous ne disposons pas encore d’assez de données pour juger de sa fiabilité à long terme.
  • En fonction de la sévérité de la maladie hémorroîdaire, le chirurgien proposera au patient la technique la plus adaptée en l’informant des bénéfices et des risques.

 

La durée d’intervention est de 30 minutes en moyenne, et se réalise sous anesthésie générale ou Rachianesthésie en hospitalisation ambulatoire. L’arrêt de travail dépend de l’opération et de l’état de santé général du patient, et varie entre 2 à 28 jours en fonction de la technique chirurgicale utilisée. Cependant, la pratique de sports intenses ou de la natation nécessite une guérison complète des plaies, soit 4 à 6 semaines en moyenne.

 

Risques et complications

 

Après une opération des hémorroïdes, le patient peut ressentir une douleur importante (calmée à l’aide d’antalgiques) et présenter quelques saignements et suintements. Une constipation réflexe à la douleur peut aussi avoir lieu (un traitement laxatif permettra de l’éviter).

Des réctorragies abondantes doivent amener le malade à consulter en urgence. Dans certains cas, il est repris au bloc opératoire pour faire arrêter le saignement.

Un dernier risque est celui de la sténose de l’anus, mais elle demeure exceptionnelle. Elle peut survenir suite à des prolapsus hémorroïdaires très volumineux ou en cas d’interventions chirurgicales répétées. 

Une question sur les hémorroïdes ? Contacter le Docteur Mougharbel.