Fissure anale : traitement chirurgical ou médical ?

La fissure anale est une déchirure de la peau de l’anus, fréquente mais bénigne : de quoi s’agit-il exactement, quels sont ses causes et symptômes, quel est son traitement ? Tous les détails ci-dessous.

Définition de la fissure anale


 

2ème affection la plus fréquente de l’anus (après les hémorroïdes), la fissure anale est une pathologie bénigne, caractérisée par une déchirure de l’anus. Cette déchirure débute sur la peau de l’anus, et se poursuit généralement jusqu’à l’intérieur du canal anal.

Dans la plupart des cas, la fissure anale mesure 1 à 2cm et est localisée sur le côté postérieur de l’anus ; la cicatrisation spontanée y est difficile, cette zone étant peu vascularisée.

La prévalence de la déchirure anale est identique chez l’homme comme chez la femme. Cependant, elle apparaît davantage chez l’adulte jeune ou d’âge moyen, plutôt que chez le sujet âgé ou l’enfant.

Pour éviter une fissure anale, il est essentiel de lutter contre la constipation, notamment grâce à une hydratation suffisante, une alimentation riche en fibres, ainsi qu’une activité physique régulière.

Fissure anale : symptômes et causes


 

La cause principale de la fissure anale est un traumatisme de l’anus. Cette déchirure peut faire suite au passage de selles dures (constipation), mais aussi à des diarrhées importantes ou à un accouchement. Une affection mycosique ou un cancer de l’anus peuvent également être à l’origine de cette pathologie.

Les symptômes de la déchirure anale sont des douleurs intenses (sensation de brulure) et saignements de faible abondance au niveau de l’anus (rectorragies). Ceux-ci peuvent être accompagnés d’une contracture du sphincter, aggravant la douleur. Les douleurs apparaissent lors du passage des selles, et se prolongent jusqu’à plusieurs heures après, de par la contraction du sphincter. Elles sont plus intenses que les douleurs liées aux hémorroïdes.

Lors de fissure anale chronique, la déchirure devient fibreuse et elle aura moins de chance de cicatriser par un traitement médical.

 

Fissure anale : traitement


 

La guérison de la fissure anale peut se faire seule, de manière spontanée, et ce en 4 semaines en moyenne, à l’aide d’antalgiques pour calmer la douleur. Elle peut s’accompagner d’un traitement médical local pour aider à la cicatrisation et à la relaxation musculaire, à l’aide d’injections et de crèmes à base de dérivés nitrés. Cependant, ceux-ci peuvent être mal tolérés et conduire à des maux de tête ou à une irritation de la peau.

Le traitement médical est généralement suffisant et permet de guérir la fissure surtout si elle est récente dans 70% des cas. Mais la récidive est possible dans environ 30% des cas.

En cas d’échec, ou bien en cas de fissure anale chronique, une intervention chirurgicale peut être préconisée : il s’agit principalement de la fissurectomie, mais une anoplastie muqueuse ou une sphinctérotomie peuvent lui être associés.

 

Opération : déroulement

 

Les gestes chirurgicaux les plus réalisés en cas de fissure anale sont la fissurectomie, l’anoplastie et la sphinctérotomie. L’intervention se fait généralement en ambulatoire, sous anesthésie générale.

La fissurectomie consiste à retirer les tissus fibreux au niveau de la fissure, ceux-ci ne pouvant plus cicatriser spontanément. Avec moins de 5% de récidives, cette intervention permet de diminuer les douleurs efficacement et d’enlever un obstacle à la cicatrisation. Après l’opération, la cicatrisation prend 6 à 8 semaines en moyenne.

L’anoplastie consiste à recouvrir la fissure par une partie de la muqueuse interne du rectum ; bien vascularisée, celle-ci peut accélérer la cicatrisation de la déchirure.

La sphinctérotomie consiste à sectionner partiellement le muscle sphincter interne, afin de diminuer sa contracture. Elle est privilégiée chez les patients ayant un anus hypertonique. Cette procédure, généralement réalisée en cas de récidive, est très efficace, mais présente un risque faible d’incontinence transitoire voire définitive.

En règle générale, la douleur est plus faible après l’opération qu’avant. Néanmoins, la prise d’antalgiques est recommandée, ainsi qu’un traitement laxatif pendant 1 mois environ.

 

Risques et complications

 

La complication principale de la fissure anale est une contraction involontaire du sphincter, pouvant mener à une constipation et des douleurs abdominales.

La fissure anale peut s’infecter et évoluer en abcès anal, ou bien former une fistule superficielle. La douleur est pulsatile et permanente et pose l’indication d’une chirurgie en urgence.

La fissure anale non opérée est sujette à de nombreuses récidives, en particulier en cas de constipation persistante. Il est donc essentiel de la prévenir en revoyant son hygiène alimentaire (consommation de fibres et hydratation suffisantes) et en pratiquant une activité physique régulière.

Une question sur la fissure anale ? Contacter le Docteur Mougharbel.