Cancer colorectal : traitement

Le cancer colorectal est une tumeur maligne fréquente après 50 ans : de quoi s’agit-il, quels sont ses causes et symptômes, quel est le traitement possible et les complications potentielles d’une opération chirurgicale ? Détails ci-dessous.

Définition du cancer colorectal


 

Le cancer colorectal est le 2ème cancer le plus fréquent chez la femme et le 3ème chez l’homme, avec un âge moyen au diagnostic de 60 à 65 ans. Il s’agit d’une tumeur maligne (adénocarcinome) du gros intestin, formé par le côlon et le rectum. Le côlon est atteint par 60% des cancers colorectaux, et le rectum par 40% en moyenne.

Dans la majeure partie des cas, ce cancer fait suite à une tumeur bénigne, nommée polype festonné ou adénomateux. La transformation d’un polype en cancer prend 5 à 10 ans en moyenne.

Après s’être développées localement, les cellules cancéreuses peuvent ensuite migrer dans l’organisme par le système lymphatique et la circulation sanguine : il s’agit de métastases. Elles sont le plus souvent rencontrées au niveau des poumons et du foie. Ainsi, le cancer colorectal passe par différents stades, du 0 (in situ et superficielle) au stade 4 (propagation vers d’autres organes).

 

Cancer colorectal : symptômes et causes


 

Le cancer colorectal de de nombreux facteurs de risque, parmi lesquels on retrouve :

  • L’âge : après 50 ans, le risque de développer un cancer colorectal s’accroît ;
  • L’hygiène de vie : tabagisme, surpoids / obésité, sédentarité, consommation excessive d’alcool, régime alimentaire pauvre en fibres et riche en charcuterie / viande rouge ;
  • L’hérédité : en cas de cancer colorectal chez un parent du 1er degré ;
  • Le fait d’avoir déjà contracté un cancer colorectal (récidive) ;
  • Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (rectocolite hémorragique, maladie de Crohn, etc.).

 

Quant aux symptômes du cancer colorectal, celui-ci évolue le plus souvent sans réels symptômes avant-coureur. Cependant, les signes fonctionnels suivants peuvent suspecter sa présence, notamment à partir de 50 ans : rectorragies, diarrhée, constipation, douleurs abdominales vives, amaigrissement récent inexpliqué, syndrome rectal… Des signes cliniques tels qu’une masse abdominale palpable et une anémie ferriprive peuvent également être associés.

 

Cancer colorectal : traitement


 

Comme tous les cancers, le traitement du cancer colorectal ne se conçoit que dans un centre agréé et habilité à prendre en charge le patient. En dehors d’une complication qui conduirait à réaliser en urgence une intervention chirurgicale, le dossier du patient qui présente un cancer colorectal est discuté par une équipe pluridisciplinaire (RCP).Le chirurgien en fait partie, et le traitement proposé au malade sera fait selon un consensus qui prend en considération l’état du malade et les données récentes de la science.

La mortalité du cancer colorectal décroît grâce aux dépistages et à l’amélioration des traitements. Plus celui-ci est diagnostiqué tôt, et meilleures sont les chances de survie.

Le traitement du cancer colorectal va différer selon son grade d’évolution. Lorsque le cancer colorectal est localisé (sans propagation aux organes voisins), une intervention chirurgicale seule pourra être proposée, avec ablation de la tumeur. Lorsque le cancer colorectal est infiltrant, des séances de radiothérapie et de chimiothérapie pourront précéder ou suivre l’opération.

 

Opération : déroulement

 

La chirurgie est le traitement principal du cancer colorectal. Il existe différentes méthodes suivant l’emplacement et la profondeur de la tumeur, ainsi que l’état général du patient.

 

En cas de cancer du côlon, lorsque la tumeur est superficielle (d’une taille de 2 à 3 cm), l’opération consiste à la retirer par endoscopie : il s’agit de l’exérèse tumorale. Lorsque le polype est plus volumineux, le chirurgien procède à la résection de la partie du côlon où est située la tumeur. Dans le cas du cancer du côlon, le chirurgien procède à l’ablation des ganglions lymphatiques et plus de la tumeur, ceux-ci pouvant contenir des cellules cancéreuses. Lorsque la tumeur est très importante, envahissant la quasi-totalité du côlon, le chirurgien procède à une colectomie totale afin de retirer le côlon en totalité : l’intestin grêle est par la suite rattaché au rectum.

En cas de cancer rectal, avec une tumeur localisée près de l’anus, il sera nécessaire de procéder à une radio-chimiothérapie avant l’exérèse, car il existe un risque important de récidive locale, ce qui n’est pas le cas du cancer du côlon. Parfois, une colostomie sera nécessaire, consistant à amputer le rectum et d’une partie de l’anus.

 

Les interventions du côlon et du rectum sont généralement réalisées sous cœlioscopie (ou laparoscopie), une technique peu invasive consistant à réaliser de petites incisions, permettant de faire entrer une caméra et des micro-instruments chirurgicaux. Cela permet une récupération plus rapide, des douleurs moindres et une réduction des risques de complication.

 

Risques et complications

 

Les risques et complications après l’opération de cancer colorectal dépendent de la localisation de la tumeur.

La chirurgie du côlon peut entrainer une fistule anastomotique, consistant à une mauvaise cicatrisation de la suture entre les 2 parties restantes du côlon et nécessitant une 2nde intervention.

Le traitement du cancer du côlon ne nécessite pas d’adopter un régime particulier, mais une accélération du transit peut être constaté suivant la longueur de côlon enlevée.

L’opération du cancer du rectum peut également amener des troubles sexuels, chez la femme comme chez l’homme. Cela est dû à l’endommagement potentiel des nerfs lors de l’opération et de la radiothérapie.

Dans de rares cas, des abcès de paroi ou bien des complications hémorragiques intra abdominales peuvent arriver, ainsi que des infections urinaires, phlébites, ou pneumopathies.

Dans tous les cas, il convient de contacter rapidement son médecin traitant ou chirurgien en cas de symptômes tels que des douleurs très importantes, une fièvre inexpliquée, ou encore des sécrétions au niveau de la cicatrice.

Une question sur le cancer colorectal ? Contacter le Docteur Mougharbel.