Une fissure anale, ulcération de la partie du canal anal proche de l’anus, peut être traitée par la prise de médicaments dans les formes simples. Mais quand elle devient chronique ou récidive, les troubles deviennent plus handicapants et un traitement chirurgical peut alors être envisagé.
Fissure anale : qui consulter ?
La fissure anale, pathologie fréquente, est une déchirure de la partie basse du canal anal, à l’origine de douleurs et de saignements.
Le patient consulte le plus souvent son médecin traitant pour des symptômes assez typiques : douleurs importantes à type de brûlures lors du passage des selles, qui se calment quelques minutes mais réapparaissent ensuite et persistent plusieurs heures après la défécation. Ces douleurs sont souvent accompagnées de saignements.
Le diagnostic est fait par observation directe d’une plaie d’un à deux centimètres, en écartant les plis de l’anus. Cet examen peut être difficile, voire impossible, en raison de la douleur. Dans ce cas, l’interrogatoire du patient peut suffire, par la description des douleurs et de leur mécanisme, pour poser le diagnostic.
Selon l’étendue des lésions, le médecin peut adresser son patient à un chirurgien digestif.
Face à une fissure anale, quel traitement est efficace ?
Les traitements diffèrent selon l’étendue de l’atteinte.
Le traitement médicamenteux
Dans les formes les plus légères, plusieurs types de médicaments peuvent être prescrits :
- des antalgiques ou des anti-inflammatoires pour calmer les douleurs ;
- des régulateurs du transit intestinal pour éviter la constipation ou, au contraire, traiter la diarrhée ;
- des crèmes et suppositoires cicatrisants.
Il existe également des traitements visant à faire cesser les spasmes du sphincter anal. Mais les effets secondaires sont fréquents, notamment des maux de tête, et le médicament, cher, n’est pas remboursé par la sécurité sociale.
Le traitement chirurgical
Quand la fissure ne guérit pas car elle est devenue chronique, récidivante ou compliquée, par exemple par une infection, la chirurgie peut être proposée. Quatre techniques sont possibles :
- la fissurectomie : c’est l’intervention la plus courante. L’intervention a lieu au bloc opératoire sous anesthésie générale. Elle consiste en l’ablation des tissus fibreux qui composent la fissure. Pour combler la plaie ainsi constituée, un recouvrement par un fragment de peau est possible. La cicatrisation de la plastie est obtenue en six à huit semaines.
- la sphinctérotomie : il s’agit d’une section partielle du sphincter interne quand la fissure est due à des spasmes sphinctériens. La fissure n’est pas traitée en elle-même mais cicatrise indirectement grâce à la section du sphincter qui détend les muscles de l’anus. Cette technique donne de bons résultats et limite les récidives. Mais il existe des risques d’incontinence.
- la dilatation anale : sous anesthésie générale, le diamètre de l’anus est augmenté par un étirement progressif. Le risque d’incontinence est relativement élevé, raison pour laquelle cette technique est peu utilisée.
- l’injection de toxine botulique : elle permet à la fissure de cicatriser le temps que dure l’action paralysante du produit, limitée à trois à six mois.