La diverticulose est une affection fréquente qui ne nécessite pas de traitement chirurgical quand elle n’est pas compliquée.
En revanche, toute inflammation doit faire envisager une intervention chirurgicale, qui peut être réalisée selon plusieurs techniques.
Diverticulose : quel traitement ?
Les diverticules sont des petites hernies qui se forment sur la paroi du côlon. Quand il y en a plusieurs, on parle de diverticulose, affection répandue dont la fréquence augmente avec l’âge.
La diverticulose, qui peut également être provoquée par la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ou de corticoïdes, peut rester totalement asymptomatique. Mais il peut aussi arriver qu’une inflammation se produise au niveau de ces hernies, souvent en raison de l’accumulation de selles stagnantes qui finissent par former des bouchons. On parle alors de diverticulite sigmoïdienne quand c’est le côlon sigmoïde qui est affecté.
- Certaines diverticulites, dites non compliquées, ne nécessitent pas de prise en charge chirurgicale. Un traitement associant antalgiques et antibiothérapie suffit à traiter la poussée. L’intervention préventive n’est pas souhaitable car elle peut se compliquer et imposer des réinterventions. La balance bénéfice/risque n’est donc pas favorable à une opération dans ce cas.
- En revanche, lorsqu’il s’agit d’une diverticulite compliquée, susceptible de conduire à un abcès, une péritonite ou une hémorragie, une opération peut être nécessaire.
Pour poser l’indication chirurgicale, un scanner abdomino-pelvien avec injection de produit de contraste iodé et opacification est réalisé. C’est l’examen de référence pour établir la présence des diverticules et leur inflammation.
La décision opératoire est prise en fonction d’une multitude de critères, parmi lesquels les risques de récidive, les effets du traitement instauré, les risques de complications infectieuses, l’existence ou non d’une fistule ou encore d’un abcès, etc.
Comment se déroule une sigmoïdectomie pour diverticulose ?
La sigmoïdectomie, aussi appelée résection sigmoïdienne, est une intervention chirurgicale destinée à traiter la diverticulose.
Elle consiste en l’ablation du côlon sigmoïde, dernière partie du côlon avant le rectum. Quand l’intervention n’est pas urgente, c’est-à-dire quand elle est réalisée avant la complication, à titre préventif, elle a lieu à distance de la poussée.
L’intervention se déroule sous anesthésie générale, selon deux techniques chirurgicales :
- la laparoscopie ou coelioscopie : le chirurgien pratique de petites incisions par lesquelles il introduit une mini-caméra pour guider son geste et de petits instruments, ainsi qu’une incision un peu plus importante par laquelle il évacuera la partie du côlon malade ;
- la laparotomie, qui suppose une incision unique avec ouverture.
Selon l’étendue de l’atteinte et l’urgence, deux possibilités s’offrent au chirurgien :
- la résection anastomose, qui consiste à retirer la portion atteinte du côlon sigmoïde et à suturer pour relier les parties restantes (côlon gauche et rectum) et permettre la continuité digestive ;
- dans les cas les plus urgents, la résection de Hartmann, qui consiste aussi à retirer le segment atteint, mais sans rétablir la continuité digestive. Il est donc mis en place une colostomie, sorte de poche qui permet l’évacuation des selles. C’est ce qu’on appelle un « anus artificiel », qui sera retiré ultérieurement, lors d’une seconde intervention.
La sigmoïdectomie permet la reprise de la fonction digestive en dépit de l’ablation du côlon sigmoïde. Une hospitalisation de trois à cinq jours est nécessaire. La convalescence est courte.